LA QUALIF SOLO DE GUIGUI

 

 

Descriptif du parcours de qualification en méditerranée

Quatre marques de parcours à contourner :

  • Barcelona : bouée cardinale Est 41°18,9 N  2°09,7 E

  • Golfe du Lion : bouée marque spéciale 42°59 N  3°45 E

  • Ile Giraglia : 43°14,3 N  11°06,6 E

  • Isola Giannutri : 42°14,3 N  11°06,6 E

 

 

Je comptais partir le 10/10, mais Ti Punch n’était pas encore « checké » comme je le souhaitais. Alors, stand by départ pendant qu’un coup de vent de sud Est  se

transforme en coups de Mistral après une journée de calme. Les joies  de la Méditerranée m’attendaient et la météo annonçait la veille du départ des conditions favorables pour filer vers le Golf du Lion.

Dimanche 13 à 13 heures je quitte le ponton et revient mi amarrer à 14 heures. Le pied du pilote a dut prendre un coup lors d’une sortie et son ancrage sur le pont présente beaucoup de jeux car la strate et le sandwich sont déllaminés. Je fabrique une contre plaque en alu à la Société nautique de Bandol, le temps de la boulonner sur le pont avec le pied du pilote (Simrad TP30) et go, cette fois ci c’est parti.

 

 

Des conditions de navigation relativement clémentes me permettent de m’amariner. Une petite gerboise en début de nuit le premier soir, u près dans 5 à 6 Beaufort, pis ça devient tranquille et très agréable le deuxième jour, au portant avec une légère brise sous le soleil.

La bouée du Golf du Lion est passée à 18h26 le lundi 14/10.

Descente vers Creus, vent irrégulier à directions variables suivis comme prévu d’une bascule au Cap San Sebastien  avec du près jusqu’à Barcelone dans un vent de 3 à 6 Beaufort d’Ouest/SO.

La vie s’organise à bord. Le pilote fait bien son travail, un bon p’ti gars. Dès que le vent est régulier en force le bateau fait route barre amarrée, dans le souci d’économiser l’énergie et la mécanique. Bons réglages à l’extérieur, matossage précis à l’intérieur et flotte le canote !

Sauf que j’ai fait quelques virements intempestifs en finissant sur la tranche mais le jeu en vaux la chandelle…électrique ! En matos j’avais un panneau solaire fixe sur portique de 50W et l’autre est un souple de 32W que je déplace sur le pont au gré des coins de soleil.

Je me fais trois repas par jour. Un solide petit dèj ; Thé, céréales, fruit et jus, Actimel, gâteaux.

Un repas froid à midi; pâté, salade de  thon,maïs,fromage,fruit.                                           Une bonne bouffe bien chaude le soir avec les mixages du bord, par exemple ;

soupe du pêcheur avec nouilles chinoise aromatisées au homard, des croûtons aillés, quelques morceaux de fromage et un peu de crème fraîche. C’est pas dégeu !

Avec ça dans le ventre je ne grignote pas trop entre les repas, quelques petites compotes à boire grâce au conseils de Rémy le jeune marié. L’Actimel le matin est aussi super bon.

 

Du près donc, jusqu’à Barcelone avant de faire coucou à la bouée le mercredi 16/10 à 16h11 sous l’œil de my caméra. Retour au portant jusqu’à San Sebastien puis bascule à l’Ouest/NO avec un avis de grand frais en cours et le titchou en inox sur la barre franche qui pête me privant ainsi de mon pilote pour la suite. Je passe le cap Creus in-extrémis le jeudi 17/10 à 11h10 car à deux heures près je ramassais les marguerites dans le port le plus proche tellement le vent rentre. Le BMS annoncé était un peu faible au regard de l’eau qui décolle du gros clapot.

Je décide de tirer à terre avant de renvoyer et parcourir la quarantaine de milles qui me sépare de la bouée Golf du Lion avec une bonne marge en latéral, « over lay-line. A 17h30 je dois affaler la GV et progresser au près bon plein à 4 nœuds sous tourmentin seul avec la barre amarrée d’un sandow. Ca l’fait bien alors que Ti Punch ramasse dur dans un vent que j’estime à 8 Beaufort avec rafales à 9 sur une mer courte (1.50 mètres maxi)avec les crêtes qui s’envolent en permanence. A l’intérieur c’est total matossage, TPS sur le dos et rodéo !

 

 

 

Dans la nuit je me retrouve avec une bonne marge de 5 milles au vent de la bouée et je peux enfin abattre un peu en soulageant le bateau des chocs violents. Au bout d’une bonne heure de barre dans un décor fascinant d’eau pulvériser de crêtes en crêtes sous la lune, je laisse la bouée Golf du Lion à environ 2 milles sous mon vent sans pouvoir prendre de photos car l’ambiance est un peu trop humide et j’ai peur d’attenter

à la vie de my caméra en flashant la façade de mon GPS à l’extérieur.

A 00h26 le vendredi 18/10 je rends la barre à mon sandow et mes bouts, je me mets au chaud des pieds à l’estomac jusqu’à 6h45 histoire de me requinquer. Ensuite je renvoie de la toile pour une journée de portant à la barre, treize heures. J’arrive à Bandol à 20h00, au programme ; Douche, dodo, réparation de la fixation du pilote sur la barre avant de repartir vers l’Italie.

 

 

Lundi 21/10, après 67 heures d’escale alors que le vent souffle à l’Est S/E, je décide de repartir, en avance sur une bascule annoncée au sud Ouest pour la fin de journée. En fait de bascule je trouve vers 21h00 une mer formée d’environ 3 mètres avec 6 à 7 Beaufort  d’est S/E dans le sud Ouest du Cap d’Armes à Porquerolles. C’est un peu trop secouant à mon goût pour une reprise de qualif, et décide donc d’aller bivouaquer à Porquerolles, ce qui est fait à 0h49 sous le vent de la plage saint Anne à la pointe Est de l’île. Une nuit au mouillage des plus tranquille avec au petit matin un environnement de toutes beautés et le soleil qui sèche mes petites affaires, fantastique !

Décollage mardi 22/10 à 10h23 du mouillage de rêve de courte durée, direction la Corse.Traversée effectuée au portant avec du Sud Ouest 7 Beaufort en 24 heures. Le pilote bosse bien et moi je suis pas mal du tout à l’intérieur.

De la Giraglia à Giannutri du portant d’Est à S/O continu de souffler variablement en force de 3 à 7 B.

Petit tour de l’île Giannutri d’Ouest en est le jeudi 24/10 à 9h30 puis retour vers la Giraglia dans du vent faible à modéré allant du NW au NE pour finir Sud Est de Pianosa au Cap Corse passé le vendredi 25/10 à 9h30.

Ensuite pétole jusqu’à quinze heures, le temps d’une bonne sieste avant que l’avis de grand frais annoncé me réveil. C’est reparti pour une grande partie de plantage de pieux dans 7 à 8 Beaufort, TPS sur le dos à 2h30 tellement l’ambiance devient humide. Là c’est pas chaleur Chico ! A affaler la GV deux fois quand le bateau par trop en vrac puis renvoyer la toile quand ça baisse. Ici les vagues sont plus hautes et larges par rapport à la brafougne rencontrée dans le Golf du Lion. E vent est aussi moins fort et le tourmentin seul ne suffit pas à faire avancer le Ti Punch au bon plein. Un bon casse tête nocturne qui se termine dans la pétole à une quinzaine de milles dans le Sud de Monaco samedi 26/10.

Le vent revient avec du N/W puis Nord ensuite S/E à 13h00 et plus rien de nouveau à l’Estérel sous spi avec un petit mètre de vagues dans l’pif. Vers 17h00 radada  le Mistral claque en 15 minutes à 30/40 nœuds, je tire des bords jusqu’à la plage de Pampelonne, sous le Cap Camarat, ou je plante la pioche histoire de souffler un petit peu après plus de vingt quatre heures sans dormir d’autant plus que la météo n’annonçait pas carton.

Dimanche 27/10 décollage de bonne heure dans la pétole (pas longtemps) pour finir mon parcours de qualif  au près depuis le Cap Corse. Une dernière journée entre 15

et 30 nœuds d’Ouest S/O pour arriver au ponton de Bandol à 23h00.

 

 

Bandol- GdL- Barcelona-GdL-Bandol ; 5 jours et quatre heures.

Bandol- Corse- Giannutri-Corse-Bandol ; 6 jours et neuf heures dont deux nuits passées au mouillage soit 21 heures sur l’dos.     

 

En conclusion :

La qualif c’est très bien pour se mettre dans le bain,

Faut avoir bosser un brin sur l’canote pour pas serrer les fesses quand ça craint,

A la fin, s’avoir que Ti Punch est un bateau sain c’est un bon point, mais le skipper

doit se remuer le popotin encore et encore, pour aller plus loin.

 

 

Pilote : 

Malgré sa force et son courage il reste un peu gringalet. Mon TP30 de Chez SIMRAD a très bien fonctionné mais il réfléchit un peu  lentement avant de réagir trop vite. Il sera à changer pour un gyro suivant budget.

Pour ce qui est de la fixation inox sur la barre qui a cassé, il s’agira d’une paille dans le métal mais après vérification de la distance entre l’axe de barre et l’axe de fixation pilote, c’est un peu court. Donc à modifier et avoir toujours deux pièces neuves en rechange.

 

Energie :

A bloc avec 90W en panneaux solaires. Je coupais quand même les appareils non essentiels les jours couverts pour ne pas bouffer les précieux ampères.     

Sécu : 

Je possédais toute la panoplie ; TPS (combinaison de survie), Bib (radeau de survie), balise de détresse satellite, harnais auto gonflable, sifflet et cyalumes dans les poches.Je m’accrochais quasiment en permanence avec une longe double élastique.

Les contacts avec le CROSSMED furent très sympas le plus souvent directement par portable car par VHF m’a position donnée ne fut pas toujours retransmise sur mon dossier ???

C’est pas grave, un grand merci pour leurs aides précieuses. 

 

Voiles :

J’ai achevé mon vieux solent arrisable faisant du même coup rentrer dans la vie active le nouveau de chez Ettore Yachting à Port Camargue. C’est clair qu’une voile neuve bien taillée change en « tout de bon » la vitesse et le cap du bateau. 

Santé /bouffe :

Un petit mal aux genoux à force de faire du quatre pattes, en début de qualif, quelques frottements avec irritations pas bien méchantes aux poignets, cou et popo.

Sinon froid moi jamais grâce à la TPS, il suffit de l’enfiler et la température remonte. Autrement de la polaire au-dessus avec un à deux couches de fringues normales, une bonne veste de quart et moins bien mon pantalon pas cher de Décat qui absorbait un peu d’eau en plus de ne pas posséder de braguette.

Sinon j’ai toujours bien mangé, mais pas tant que ça. Je n’ai pas eut à utiliser le sachet de pruneau d’urgence quand après beaucoup de concentration accroché à la filière arrière rien ne vient après trois ou quatre jours.

Je suis revenu un peu fatigué par manque de sommeil mais en ayant quasiment rien perdu de mes maigres kilos. Mon poids normal se situe autour de 66 kg pour 1, 88m.

 

 

Les supers plus :

 

Le détecteur de radar Mer Veille, c’est l’top !

La crème épaisse UHT en briquette, à mettre dans tous les plats chauds, ça vous rajoute une étoile minimum dans les lyophilisés.

Le jus de citron (petite bouteille plastique) dans les salades et poissons en boites.

Les pares battages en rectangles de mousse qui se transforme en siège de barre, lino, matelas, table à carte.

La qualité sans fuite des tuyaux achetés pour les ballastes au «  spécialiste du caoutchouc et de l’arrosage » à Montpellier entre la gare et la  grande poste.

Ne pas hésiter à engueuler la mer, le vent, pourrir son pilote qui part en couille(de toute façon il sait que vous l’aimer au fond de vous) mais jamais le bateau, c’est jamais sa faute si ça part en sucette.

 

Enfin un grand merci à toutes et tout les ami(e)s du projet pour tous les coups de mains, le  matos prêté, les paroles prononcées et spécialement à Cécile mon Amour, Philippe Lucas mon « suiveur » pendant ma qualif, Mister web master Alain Houdebine pour son travail, les enfants et professeurs des écoles et du collège de Bandol pour leurs encouragements

 

LES VIDEOS

 

 

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